Grande colonnade
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La ville d’Apamée s'organise selon un plan orthogonal divisé en îlots et s'articulant sur trois grandes avenues à portiques, la Grande Colonnade (ou cardo) orientée nord-sud (plan général, 4) et axes transversaux orientés est-ouest (decumanus) (plan général, 5). D’une longueur de près de 2 km et large de 40 m, ce qui fait d’elle une des plus grandes voies à portiques du monde antique, la Grande Colonnade d’Apamée relève d’un vaste programme édilitaire mis en œuvre suite au séisme de décembre 115 ap. J.-C. Une inscription permet en effet de dater de la fin du règne de Trajan les travaux d’une section de colonnade, située dans le tiers nord de son tracé, et associée aux Bains de L. Iulius Agrippa.

Le style décoratif évolue tout au long de cette grande voie. Au nord, elle présente en alternance des colonnes à fûts lisses ou rudentés surmontées d’un entablement à frise de triglyphes et métopes ou simple frise bombée. Plus loin face à l’agora (plan général, 6) et au « Tycheion » (plan général, 7), deux portions de portiques sont dotées de colonnes à cannelures torses et d’un entablement à frise de rinceaux. Ces colonnes portent des consoles inscrites dont deux avaient été découvertes par F. Mayence et H. Lacoste en 1931. Elles sont datées des règnes d’Antonin le Pieux, Lucius Vérus et Marc Aurèle, fournissant ainsi un précieux indice chronologique (vers 166 ap. J.-C.). Le dégagement d’une portion du portique à cannelures torses avait déjà débuté dès 1931 et une série de moulages fut réalisée alors en vue de la reconstitution aux Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles.

Les travaux d’anastylose qui ont rendu sa troisième dimension à la Grande Colonnade ont été mis en œuvre sur le site, dès la reprise des fouilles belges, par la Direction générale des Antiquités et Musées de Damas (architectes successifs Adnan Moufti, Nassib Saliby, Youssif Djebeli et Rabih Douhman pour les sections de colonnade devant l’église à atrium, devant le « Tycheion » et devant les Bains d’Agrippa), puis par les services de la Direction générale des Antiquités de Hama (Abderrazaq Zaqzouq) avec le mécénat d’Osman Aïdi.

Rappelons également que des fouilles effectuées par F. Mayence entre 1932 et 1938 sur le tronçon sud de la Grande Colonnade avaient livré plusieurs mosaïques qui décoraient le pavement du portique oriental. Une inscription de dédicace, mise au jour en 1938, permet de les dater de 469 ap. J.-C. Une partie du pavement, figurant une caravane de dromadaires et une noria, est conservée aux Musées archéologiques de Hama et de Damas. La mosaïque qui représente une scène de poursuite et de combat d’animaux est aujourd’hui visible aux Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles.
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