La ville d’Apamée s’étend sur une superficie d’environ 260 hectares. Son enceinte, longue de quelque 7 km, épouse le relief du plateau et englobait vraisemblablement l’acropole (l’actuelle citadelle de Qal‘at al-Mudiq). À l’intérieur de ce périmètre urbain, le plan suit une organisation orthogonale en s’articulant principalement sur un axe nord-sud (
cardo) et sur un, voire deux, axes est-ouest (
decumanus). Un aqueduc, dont on peut suivre sur le site le tracé parallèle à la grande colonnade, alimentait la ville en eau potable.
Les fouilles ont mis au jour un grand nombre de monuments. Certains, en dépit d’une occupation intense durant plusieurs siècles, remontent à l’importante phase de reconstruction du début du 2e siècle ap. J.-C. qui fit suite au tremblement de terre désastreux de 115. On citera ainsi les thermes d’Agrippa (116/117 ap. J.-C.), les thermes du quartier Nord-Est et à l’ouest, le théâtre de la ville qui, avec ses 139 m de diamètre, est le plus grand théâtre de Syrie. Dans le centre, coeur politique et religieux de la ville, se trouvaient l’agora, le marché ainsi que le
Tycheion, un imposant monument religieux honorant la
Tychè, divinité protectrice de la ville. L’agora était surplombée par le grand temple de Zeus Bêlos. Celui-ci fut détruit au 4e siècle et nous n’en distinguons plus aujourd’hui que les épais massifs de fondation.
Les fouilles ont aussi permis de découvrir plusieurs grandes maisons patriciennes dont les mosaïques et l’architecture soignée sont le reflet de la vie raffinée des élites locales. L’Apamée chrétienne devait par ailleurs compter un nombre impressionnant d’églises. Nous n’en connaissons qu’une petite dizaine (y compris celles hors-les-murs), au premier rang desquelles il faut citer la cathédrale de l’est. Le palais épiscopal, qui n’a pas été fouillé entièrement, s’étendait à l’ouest de celle-ci. À proximité, se trouve l’édifice dit “au triclinos”, qui occupe les deux tiers d’un îlot et dont on soulignera la qualité des pavements mosaïqués, comme cette délicate personnification de la Terre, entourée des Saisons ou la célèbre « grande mosaïque de chasse », conservée aujourd’hui aux Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles. Il s’agissait sans doute de la résidence d’un des hauts dignitaires de la province, sinon celle du gouverneur lui-même.